Revenir à toutes les actualités

On rate l’occasion du changement !

En ce 18 juin ensoleillé avait lieu sur les bords du lac de Neuchâtel la 133e assemblée des délégués de GastroSuisse. On y procédait à l’élection des membres du Conseil et à celle du Président.

Casimir Platzer arrivant en fin de second mandat, deux candidats se proposaient à la relève.   Nous avions d’une part l’excellent Massimo Suter, trilingue, actuel Président Tessinois et Vice-Président de GastroSuisse. Oui, mais Tessinois ! Et d’autre part Beat Imhof, peu expérimenté, Président de la sous-section de Winterthur depuis peu, mais n’ayant même jamais été membre du conseil de GastroSuisse jusqu’ici. Oui, mais suisse alémanique !

Alors que depuis plus de 35 ans, notre société faîtière n’avait connu que des Présidents Suisses alémaniques, nous avions rêvé un instant d’un dirigeant latin. Massimo Suter qui avait fait ses preuves en qualité de Vice-Président de GastroSuisse et également Président d’une très importante section cantonale offrait toutes les garanties de compétence, d’expérience et de sérieux pour devenir le nouveau Président de GastroSuisse. Pourtant, c’est bien Beat Imhof qui a remporté le match, soutenu en masse par les sections suisses alémaniques, plus fortes en nombre.

Nous nous inclinons devant le principe démocratique même si nous regrettons amèrement que le chauvinisme l’aie une nouvelle fois emporté sur le bon sens. Si les délégués avaient choisi Massimo Suter, ils auraient fait preuve d’innovation, de volonté de changement, et de curiosité face à une sensibilité enfin différente de ce que l’on connaît depuis de nombreuses décennies. Ils auraient pour une fois démontré que les latins ont véritablement une place au sein de GastroSuisse. Mais voilà, lorsque les latins affrontent les suisses alémaniques et que ces derniers sont plus nombreux, il n’y a jamais beaucoup de place pour le suspense ! On retombe à chaque fois dans un réflexe ancestral et primaire en élisant le candidat suisse alémanique, sans s’encombrer de plus amples analyses ou de plus amples réflexions. On vote suisse alémanique ! Ainsi donc, c’est dit : Non, le changement, ça n’est pas encore pour maintenant, GastroSuisse restera majoritairement suisse alémanique, présidée par un Suisse alémanique et de sensibilité suisse alémanique ! Les latins resteront minoritaires et ne gagneront sans doute jamais une élection, mais de grâce alors, qu’on ne leur demande pas en plus de faire semblant d’être contents !

C’est le Vaudois Gilles Meystre qui se retrouve Vice-Président. Sans surprise puisqu’il était seul à se présenter à ce poste. Eh oui ! À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !

Ont suivi, les élections des membres du Conseil. Les candidats élus sont : Markus Ebener, Bruno Lustenberg, Esther Friedrich, André Roduit, David Maye, Samuel Vörös et Daniela Segmüller.

Malgré tout, nous remercions chaleureusement GastroNeuchâtel de nous avoir reçus. Et comme par bonheur, nous avons pu bénéficier d’un soleil radieux, on pourra dire que nous ne nous sommes pas déplacés pour rien !